La génèse

Tout a commencé un jour quelque part l'année de mes 17 printemps
J'entendais parler pour la première fois des atolls polynésiens et des paysages sublimes qui ont fait leur renommée
Quelques temps plus tard j'ai demandé à mes parents de tapisser ma chambre avec un papier peint justement appelé Bora Bora, le rêve était né, il a fait son chemin et à créé l'envie irrépressible d'y aller mais pas n'importe comment, rejoindre ces îles du bout du monde en voilier

La rendu est franchement vieillot et la photo ne lui rend pas justice, c'est d'un moche...
Mais quand même, je l'aimais bien


Quelques années plus tard je commence à jeter un œil du côté des voyages puis des bateaux, moi et l'océan ça a toujours été une très grande histoire d'amour, un amour qui subit de profondes coupures inhérentes à la vie quotidienne, j'envisage de vivre près de lui mais les obligations me rattrapent et je suis obligée de laisser ce projet de côté, avec le recul et la connaissance que j'ai maintenant j'aurais du le faire... 

Un jour une amie me propose d'aller m'installer dans le sud, à Perpignan plus exactement, nous pourrions travailler dans le magasin d'une copine en tant que vendeuses et nous pourrions passer du temps ensemble à profiter de la vie, sauf que j'ai 19 ans et que je suis timide, très timide, j'ai peur de l'inconnu et de ce qu'il me réserve, j'ai un travail qui me permet d'être indépendante et puis j'ai un petit ami auquel je tiens plus qu'à ce projet, en fait il sera le faux prétexte qui me retient à Paris... j'abandonne l'idée... 

Ce petit ami me donnera les clés d'un bonheur indicible car son papa, Serge, a fait l'acquisition d'un zodiac, c'est sur ledit zodiac que je ferais mes premières navigations en remontant la marne (il faut bien commencer), plus tard Serge le revendra pour acheter un petit bateau à moteur qu'il mettra en gardiennage dans le port des Sables d'Olonne, deux étés passés là bas m'auront permis de vivre de vrais instants de bonheur qui auront laissé des traces en moi, je regarde avec douceur cette période bénie de ma vie où la jeunesse étreignait encore cette tête pleine de rêves qui étaient les miens

Je n'ai pas encore passé l'étape du quart de siècle que ma vie prend un autre tournant, je me fiance et j'épouse l'homme que j'aime, j'ai trouvé celui qui m'a accompagné jusqu'à aujourd'hui... je deviens maman et mon rêve de mettre les voiles me taraude, me hante, c'est comme un point de côté, un manque qui ne se tait jamais... j'arpente chaque année les allées du salon nautique ou je rencontre Antoine, le chanteur navigateur qui a créé son site "îles était une fois"

C'est aussi à cette période que je fais la connaissance de Luc (je ne sais plus trop comment nous nous sommes connus d'ailleurs), il revient des Amériques où il était parti travailler le temps de mettre de côté une enveloppe plus que coquette pour s'acheter un bateau et partir à l'aventure, nous discutons souvent au téléphone de notre rêve de partir en mer, d'un voyage vers d'autres continents, il voudrait que je vienne avec lui, que je l'accompagne comme compagne, mais je lui réponds qu'entre lui et moi ce n'est rien d'autre qu'un intérêt purement maritime et qu'il n'y aura jamais rien d'autre entre nous, c'est au salon nautique que je le croiserais et qu'il repartira dans cette allée alors que moi je resterais sur le voilier depuis lequel je le regarde s'éloigner et cette envie de prendre la mer devient plus forte, si puissante, elle me tourneboule tellement que l'espace d'un fugace instant j'envisage de rattraper Luc pour lui demander de m'emmener avec lui mais je me détourne, je précise au détour que l'homme ne m'intéressait pas mais plutôt le projet de mettre les voiles dans tous les sens du terme...
Renoncement !!!

Le premier d'une longue série...


Chaque fois qu'il m'est possible de le faire je prends le chemin du bord de mer ou je respire l'air marin à plein nez m'engourdissant de ses odeurs fabuleuses, elles appellent en moi l'horizon et l'envie de partir loin

Même en vacances à l'autre bout du monde mon premier réflexe est de photographier ces voiliers en errance, de parcourir inlassablement les ports et leurs appontements, je suis envieuse d'une vie marine qui m'attire et qui m'inspire, notre petite famille s'agrandit et nos pérégrinations vacancières nous amène toujours là où je me sens le mieux, au bord de l'océan


Chaque instant qu'il m'est possible d'avoir je le passe à contempler les bateaux, à rêver de celui qui pourrait être le mien, j'ai une idée bien précise de celui que je voudrais acheter mais le rêve a un prix, un rêve qui n'accepte aucun compromis et qui se trouve être celui de ma famille et de ce rêve qui me prend tellement aux tripes il faut bien me l'avouer, je ne peux me résoudre à abandonner 


Alors dès que les vacances arrivent c'est immanquablement le même choix, nous prenons la direction de la grande bleue, pour moi c'est un impératif et il ne se passe pas une minute sans que je saoule mon époux de mes envies d'océan, de mon besoin de prendre le large, il est toujours conciliant et surtout d'une patience d'ange, un bonheur que cet homme merveilleux...
C'est ainsi qu'un matin je prends la direction du port et je réserve tout un après-midi sur cette jolie goélette, le paradis à l'état pur, ma famille apprécie le voyage et moi je n'ai plus de mot, c'est juste l'extase

Mais il faut bien se rendre à l'évidence, ce rêve que je convoite coûte cher, le prix du bateau s'ajoute aux frais de port, au carburant, aux matériels électroniques de pointe, aux panneaux solaires, bref, à tout ceci aussi le fait que mon mari n'est pas un marin du tout, qu'il ne se voit pas vivre sur un bateau enfermé comme dans une boite à sardines, il n'aime pas l'eau ni la natation, il n'aime pas la navigation bref, tout ce qui me fait envie lui fait défaut, sur ce point nous n'aurons jamais les mêmes aspirations.


Passons maintenant à la configuration du bateau idéal selon moi

Idéalement un dériveur intégral au minimum de 10 mètres ça me semble être une bonne base pour démarrer la navigation, deux cabines voir trois mais surtout pour avoir la place de changer de cabine en cas de ronflements intempestifs (nous ronflons comme des locomotives zhom et moi), un carré suffisamment large pour avoir la place de circuler, une petite cuisine bien équipée avec plaque de cuisson, four et frigo... il sera à coque polyester

Implantation Gibsea 372
Je l'imagine bien avec un faible tirant d'eau pour pouvoir naviguer dans des eaux peu profonde mais bon ça c'est pour le cas où nous partirions en hauturier car zhom est assez réticent dans un premier temps à vouloir traverser les océans pour se retrouver perdu dans un trou d'eau, il est comme ça le zhom, lui veut avoir les pieds sur terre et moi un pied dans l'eau tandis que l'autre sera sur le pont du bateau, c'est qu'il est sédentaire le zhom et qu'il aime son confort et la sécurité d'un quotidien qui moi me rend cinglée.

Pour remédier à mon ennui de citoyenne citadine, je vis mon rêve en parallèle en surfant sur la toile plutôt que sur l'eau, c'est ainsi qu'il y a quelques temps j'ai découvert le blog de Gwendal qui narre avec passion mais aussi avec dérision son périple de marin débutant puis confirmé, son désir d'aventures maritimes, le passage du rêve à la réalité, enfin sa vie de marin aujourd'hui avec toutes ses difficultés, ses contraintes et ce qui en fait son quotidien et croyez moi, il ne doit pas s'amuser tous les jours

A y regarder de plus près je me demande si ce n'est pas un risque majeur que de partir comme ça à l'aventure vue la situation mondiale actuelle et les difficultés qui en résultent, mais la folie ne fait-elle pas partie de l'être humain, un peu comme une seconde peau quelque part ? que serait en outre une vie sans folie ? celle des sages qui se disent prudents, soucieux de l'avenir et de leur confort ?

Implantation Harmony 38


Bon vous l'aurez compris à la lecture de ce post long comme mon bras, mon rêve est d'acheter un voilier, pas forcément cher mais surtout en bon état, d'apprendre à naviguer en étapes avant de tenter un jour peut être une longue traversée mais ça c'est en discussion avec zhom car comme je le disais plus haut, zhom est réfractaire à la navigation et à tout ce qui fait son charme à mes yeux et puis mieux vaut pour lui le plancher des vaches que les bouillons océaniques, j'ai tout de même réussi à lui faire accepter l'idée de partir en saut de puce pour ensuite voir si une pause sur le voilier pourrait nous convenir, peut être moins si d'aventure je vois qu'il n'accroche pas au concept où qu'après tout cette aventure là n'est pas faite pour nous (pour lui surtout), comme vous le voyez je suis conciliante et si je veux me faire plaisir je veux aussi le bonheur de mon zhom avant tout


Dans les mois qui viennent je vais tenter de débuter ce projet, tout d'abord en m'inscrivant au printemps à des cours de navigation en parallèle des permis côtier et hauturier mais j'appréhende car les règles de trois et les calculs insolubles sont pour moi une véritable torture car je n'aime pas les maths et les maths ne m'aiment pas, mais alors pas du tout, quant à la logique n'en parlons même pas.

Depuis la création de cette page beaucoup de choses ont changé dans ma vie et j'en suis heureuse, aujourd'hui j'ai enfin un voilier et je vis dessus avec mon nouveau compagnon de route

Je vous raconterais la suite de mes aventures, je vais avant toute chose créer un onglet spécifique dans la barre d'outil à droite, vous pourrez ainsi voir directement le lien de mes articles maritimes et puis se sera un petit début, fragile mais un début quand même.

Souhaitez moi de la chance, celle des marins et des navigateurs en herbe s'il en est, des inconscients sans doute

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