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vendredi 21 avril 2023

Journal de bord, page 80

Je viens juste de penser à alimenter mon blog, ça faisait un moment que je n'avançais plus et il fallait bien que je m'y remette un jour mais autant vous dire que la motivation était ailleurs, c'est quand même chronophage un blog et puis ça ne sert plus à grand chose à l'heure d'aujourd'hui parce que les gens de manière générale sont passés à autre chose

Je ne sais plus trop quel était l'objet de l'article précédent, je vais essayer de rattacher les wagons autant que faire se peu, c'est vrai que j'avais fait quelques articles mais ça c'était avant

Ce mois de mars aura été chargé dans tous les sens du terme, voyez ce ciel, ça contraste fortement avec celle du dessus plus claire, plus ensoleillée mais aussi plus chaude

Nous avons beaucoup crapahutés ces dernières semaines en faisant de longues randonnées bienfaisantes et totalement dépaysantes

 





Sur les chemins de randonnée je suis devenue particulièrement attentive, cela m'a permis de trouver des lianes de vanille sauvage, variété pompona sans doute car endémique de la Guyane, quelques jours après au cours d'une autre randonnée j'ai découvert un autre spécimen, la variété Leprieuri ou Hartii car l'une et l'autre sont supposées être de la même espèce


Tout au bord de la route nous avons trouvé cette magnifique tortue, nous l'avons déplacée en lisière de forêt  pour éviter qu'elle ne rencontre une voiture qui l'aurait écrabouillée vite et bien, au moins aurons nous participé quelque part à protéger un animal, c'est impressionnant ce que ça cavale vite ces p'tites bêtes



Qu'elle ne fut ma surprise de découvrir une jolie orchidée sauvage, entourée et protégée par des herbes particulièrement redoutables je n'ai pas pu l'approcher, nos mollets ont fait l'expérience de ces herbes coupantes comme des lames de rasoir, la fois suivante nous étions particulièrement attentif à ne pas les approcher


Et partout sur la route ce triste constat, la désolation essentiellement liée à l'intense déboisement qui détruit petit à petit la forêt séculaire



Stigmates impressionnants d'une érosion impitoyable


A l'ombre des géants on pourrait presque se dire "mais comment c'est possible tout ça ? "

Mon compagnon était un peu agacé par le poste qu'il occupait (enfin, qu'on lui avait promis) car il ne correspondait pas du tout à ce qu'on lui avait vendu, décision a été prise de partir ailleurs voir si l'herbe était plus verte (parait que c'est pas toujours le cas), candidature envoyée aussitôt validée

Nous avons rejoint notre nouveau point de chute, St Martin dans les Antilles françaises, au début du mois d'avril, on l'appelle là bas le petit Saint-Tropez des Antilles

Parallèlement à tout ça, je me suis soudain souvenue que nous avions fait une demande d'emplacement pour un ponton au moment de l'achat de notre bateau et ça faisait bien un an que je n'avais plus consulté le site pour savoir où nous en étions, je crois qu'à l'époque nous étions à la 103ème place et puis lorsque je me suis connectée nous étions descendus à la troisième place

Le port d'Arzal a agrandi la capacité de ses pontons ces derniers mois et nous n'avions pas imaginé un seul moment avoir une place jusqu'à ce que je reçoive un mail me disant qu'il fallait que je réponde sous 15 jours si l'offre proposée nous intéressait toujours autant dire que j'ai sauté sur l'occasion, une place au ponton c'était une sacré économie et puis surtout nous aurions la possibilité d'accoster dans les ports avec lesquels la capitainerie avait des attaches le temps de nous entrainer à la navigation, c'était pour nous un véritable bon en avant et même si nous n'avons pas prévu de rester en France pour les années à venir, avoir une place définitive nous met à l'abri en cas d'imprévu 

samedi 15 avril 2023

Journal de bord, page 79

Ce début de journée commence sous un ciel menaçant, il pleut souvent la nuit et plus rarement la journée mais ce mois de février aura vu peu de jour d'ensoleillement et beaucoup beaucoup de pluie certaines fois des jours entiers, dans ce cas là impossible de sortir à moins de vouloir se faire copieusement arroser, nous avons aussi appris à apprécier les jours ou les nuages cachent le soleil car alors il fait moins chaud, l'atmosphère devient plus agréable

Les trombes d'eau sont franchement spectaculaires, c'est véritablement un déluge qui s'abat sur les toits des maisons

Vais-je aller jusqu'au point là bas, on y voit un cerf volant virevoltant dans l'air chaud et humide, les nuages annoncent de la pluie, vais-je aller plus loin au point de risquer de me prendre une vraie douche et de revenir trempée comme une souche  ?

Au petit matin me voilà avec l'idée d'aller en ballade rejoindre la plage de la cocoteraie située à quelques 2 klm d'ici, ça fait de la marche à pied mais j'en ai tellement marre d'être enfermée dans notre petit appartement sans terrasse ni jardin, c'est sans doute le plus difficile après avoir vécu en pavillon pendant toute ma vie, mon compagnon éprouve les mêmes difficultés que moi mais nous nous réconfortons en sachant que ça n'est que pour un temps

La flore est prospère et tellement différente de celle que l'on rencontre habituellement sur notre territoire



La plage de la cocoteraie s'équipe en ce moment de pistes cyclables, le soir ça fourmille de vie




L'envie de faire du sport me taraude de plus en plus, je compte bien reprendre le Pilates et les étirements à mon retour et pourquoi pas, le jogging maintenant que j'ai réussi à trouver mon souffle, ça n'a pas été simple



Sur le chemin des paillotes colorées 

J'aimerais bien aller piquer une tête mais être recouverte de boue n'est pas ce qui m'attire


J'oublie le temps qui passe, mon esprit s'évade et mon regard se perd jusqu'à l'horizon


Si l'on excepte les nombreux cambriolages qui sont monnaie courantes et les amoncellements d'ordure que l'on trouve partout, la vie est assez agréable dans l'ensemble et les locaux sont vraiment adorables

A l'heure de la parution de ce post nous ne sommes pas encore en mesure de dire si nous allons rester car comme je vous l'annonçais nous sommes en Guyane pour remplir la caisse de bord, mon compagnon découvre petit à petit son environnement de travail et le moins que l'on puisse dire c'est que c'est un bazar monstre, le directeur arrivé depuis 4 mois veut tout révolutionner et pour cela il pratique un management dans l'air du temps fait de rapport de force et de coercition avec son personnel, mon co-équipier l'a déjà remis à sa place et lui a rappelé les règles en matière de contrat de travail mais travailler dans ces conditions n'est pas pour lui convenir et il commence déjà à regarder les petites annonces, l'avantage dans notre situation c'est que nous n'avons aucun lien ici, rien qui ne nous retienne et nous pourrons partir du jour au lendemain si nous le décidons, c'est un avantage certain

mardi 11 avril 2023

Livre de bord, page 78

Coordonnées GPS 5°45'21.5"N 53°55'32.1"W

Dans la continuité de mon article précédent je voulais évoquer ici la réserve des tortues située à Awala Yalimapo dont les plages bordent l'océan atlantique et les rives du fleuve Maroni

On y arrive par une petite route passant au milieu d'une végétation toujours luxuriante et aussi plus clairsemée par endroit notamment à cause de la destruction de la forêt pour établir des zones de pâturage ou de culture, d'habitations aussi bien que ces dernières soient plus proches des bidonvilles qu'autre chose, nous sommes à une petite vingtaine de minutes à peine de St Laurent du Maroni, j'imagine que la vie ici doit être difficile humainement parlant

Sur le chemin menant à la plage, nous rencontrons quelques habitations et aussi de toutes petites échoppes tenues par des mhongs qui vous regardent avec un air curieux, le coin est vraiment joli et paisible


Quelques paillottes permettent aux visiteurs de s'installer pour déjeuner ou se reposer, il y a de nombreux bancs pour profiter du cadre vraiment sympa avec ses jolis cocotiers et l'océan bruni par les alluvions du fleuve qui lui donnent sa couleur si particulière, par beau temps ça doit être superbe mais sous la grisaille c'est différent

L'endroit est fabuleusement reposant et si zen, on pourrait presque se croire seuls au monde


Un peu plus loin des monticules nous intriguent, ce sont les cavités de ponte des tortues qui se succèdent ici de février à juillet, malheureusement tous ont été saccagés et l'on découvre avec infiniment de tristesse les coquilles toutes fraiches vestiges d'un braconnage récent


L'érosion a fait disparaitre la presque totalité de la plage et ce qu'il en reste montre clairement des signes de visite des tortues


Pourtant nous sommes dans une réserve et un lieu protégé mais ça s'est sur le papier, en vérité même si la destruction est passible d'une belle condamnation cela n'empêche pas les locaux de venir piller les oeufs des tortues ignorants sans doute que cela impacte gravement les populations qui sont en fort déclin mais comment expliquer ça a des gens qui se fichent royalement de ce que ça implique si derrière ils peuvent se faire de l'argent facilement, vendu entre 100 et 300 dollars pièces à des restaurateurs notamment la demande reste forte et l'appât du gain tout autant (article ici)

Sur quelques uns des nids nous avons remarqué la trace des "ailes" des tortues impressionnantes de par leur taille, la photo ne rend pas la grandeur de l'empreinte, nous aurions tellement voulu voir l'une de ces tortues magnifiques

Ici pas de panneau d'interdiction, pas d'affichage appelant au respect des lieux et encore moins d'indications diverses rappelant aux nombreux visiteurs et locaux les peines encourues en cas de prélèvement



Dernièrement deux surinamais ont été arrêtés avec en leur possession 155 oeufs de tortue prélevés sur deux seuls nids, imaginez le massacre, était-ce là où pas mais il était précisé que les gardiens ont pris le reste des oeufs sans certitude aucune apparemment qu'ils puissent être viables

Les petites échoppes 




Une dernière photo, des manguiers


Il est temps de rentrer, la journée a été longue