Depuis fort longtemps je rêve de naviguer, me confronter à la mer et à ses difficultés, tracer ma route sur une embarcation en fibre de verre, voir les étendues d'eau à perte de vue, l'horizon changer avec la lumière et le soleil, vivre un, deux ou quelques grains, des coups de vent et des vagues hautes comme des immeubles alors voilà, il faut bien se lancer un jour et se dire qu'il n'est jamais trop tard pour entreprendre une quête, vouloir vivre d'une façon diamétralement opposée à celle inculquée par ceux qui pensaient qu'une vie rangée était somme toute la norme
Les normes m'ont toujours fait fuir, c'est comme de vouloir mettre les gens dans des boîtes pour mieux leur imposer le ronron quotidien, une routine qui tourne souvent autour de trois mots "Métro, Boulot et dodo"... humm, quel sens peut-on donner à une vie faite de routine ? chaque jour se lever aux mêmes heures pour courir prendre un train, un métro, une voiture, puis se coltiner les collègues de travail souvent d'indécrottables bureaucrates serviles qui n'ont comme envie que celle de passer la journée affalés contre leur bureau et de partir chaque été au même endroit en s'apitoyant lamentablement sur le pauvre sort qui est le leur, retourner en cavalant attraper le premier train venu en espérant qu'une grève ne viendra pas rallonger le temps de trajet, arriver le vendredi et se dire que l'on est fatigué, voir le week-end passer à une allure de dingue et puis recommencer le lundi et tous les autres jours aussi jusqu'à la fin de sa vie, non ça n'est pas la vie
Cette vie là je l'ai connue pendant plus de 30 ans jusqu'à ce qu'un jour deux patrons successifs aient eu raison de ma bonne volonté et de l'absolue et foncière honnêteté dont je faisais preuve, j'avais pourtant un job qui me plaisait, un salaire convenable sans que j'ai à m'en plaindre, beaucoup de travail mais ça me passionnait jusqu'au jour de trop
Cela m'a montré que l'humain n'est jamais humain, bête et stupide la plupart du temps et cela dès qu'il prend la grosse tête, il devient alors le premier à vous planter sans douceur et avec application un coups de poignard dans le dos en vous écrasant de son égocentrisme et de son machiavélisme.
Je crois que les pires ordures sont celles qui se cachent derrière des sourires affables et des airs bonhommes, toujours se méfier de ces gens là
Mais passons
Comme il faut bien commencer je me suis dis que j'allais tenir un journal de bord virtuel en attendant d'en tenir un vrai, c'est prévu d'ailleurs mais je vous dévoilerais tout ça au fur et à mesure, peut-être que ce blog pourra donner envie à d'autres de faire comme moi, de briser les chaines auxquelles ils se pensaient enchainés, vivre intensément les moments qui précèdent le départ, s'offrir le luxe de pouvoir réaliser un rêve vieux de plusieurs décennies, des années à imaginer sans le concrétiser, peut-être que ça intéressera quelqu'un, du monde, pourquoi pas après tout, d'autres l'ont fait avant moi alors pourquoi pas moi
Pour le moment je n'ai pas de bateau, pas encore...
Je n'ai pas non plus de journal de bord mais ça vous l'aviez deviné pour l'avoir lu plus haut, que reste t'il alors ? un rêve, le mien, celui que je vais réaliser dans les mois à venir
Pour le moment je me situe en pleine cambrousse dans les vignobles champenois, nul mer ou océan à portée d'yeux, nul espoir d'aller voir la mer à pied ou alors il faudrait des semaines
Actuellement je suis là 48.96942997363172, 3.3241662779529744, enfin pas tout à fait là mais pas loin, c'est déjà une indication
ça me rappelle soudain une anecdote... enfant pendant le mois de septembre je regardais avec attention les hirondelles se regrouper sur les fils électriques près de l'école de mon village, chaque année elles venaient là en nombre piaillant et s'envolant, un spectacle qui m'émerveillait chaque fois, elles faisaient ça pendant deux ou trois jours jusqu'à ce qu'un matin elles se soient envolées pour effectuer leur migration alors j'étais triste et il m'arrivait de pleurer parce que chaque année je m'imaginais voler avec eux pour découvrir l'endroit où elles iraient passer l'hiver
Bien des années plus tard j'ai pu mettre le pied sur un bateau, un zodiaque pour être exacte, pas le bateau de rêve auquel ont peut s'attendre mais ça m'a chamboulée ces ballades, ensuite est venu le quillard de 6 mètres acheté par le frère de mon ami de l'époque. Le zodiaque a été transporté au bord de la mer et vite remplacé par un petit bateau à moteur mis à l'abri aux sables d'Olonne, oh rien de bien grand mais suffisant pour faire de belles ballades sur l'océan, si j'avais su alors que plus tard je me passionnerais pour le Vendée Globe, la route du Rhum ou la Transat Jacques Vabre
Eté 1985 - Les Sables d'Olonne
Des années plus tard j'ai remis le pied sur un bateau...
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