Une fois cette décision prise il fallait me confronter à la réalité, comment j'allais leur dire à mes proches que je partirais dans quelques mois ?
Parce que c'est bien gentil d'avoir un rêve et de vouloir le vivre, encore faut il peser les tenants et surtout les aboutissants, la danse était vite menée, pas de prise de tête de toute façon ça ne servirait pas à grand chose vu la situation et puis ça ne changerait rien à ma vie, gérer les enfants qui maintenant sont grands me paraissait simple, j'explique, j'argumente et je donne mon point de vue et puis surtout il y a l'homme, celui qui m'accompagne depuis presque 32 ans, comment vivrait-il ce choix qui s'imposait naturellement à moi...
Tergiversations, réflexions, interrogations, comment allais-je lui dire ça ? en serais-je capable ?
Il y avait aussi le facteur financier qui rentrait en ligne de compte, pendant de nombreuses années j'ai fait partie de ces marionnettes qui pensaient que le travail était une partie fondamentale de la vie, une nécessité puisqu'il ne faut pas le nier, ça permet de payer les factures, de manger, de payer son loyer, eu égard aux emmerdements posés par un patron à notre époque, je pouvais m'estimer heureuse d'avoir un travail, un toit sur la tête et d'être en bonne santé, enfin pour un temps...
Mais voilà, à l'heure où la cloche sonne pour les enfants la sortie de l'école, le monde du travail fait sensiblement la même chose sauf que la cloche sonne quasi définitivement passé la quarantaine et que vous entrez dans la case "sénior", je crois que la nana de l'ANPE doit encore se souvenir de ma joute verbale ce jour là parce que je n'y étais pas allée de main morte, je lui avais sorti qu'il fallait qu'elle revoit la définition du mot Sénior et que par là même la case dans laquelle je devais rentrer n'était pas faite pour moi ni à ma taille d'ailleurs, elle m'a regardé avec un air d'incompréhension
La bonne blague...
Mais je crois que le pire ce ne sont pas les paroles qui vous blessent, c'est plus la situation dans laquelle vous tombez qui accroit la sensation d'abandon, de désastre imminent, un genre de fin du monde version job 2.0... les nouvelles technologies étant passées par là je suis "devenue obsolète dans mon métier", ça aussi je m'en souviens, c'était dans une agence d'intérim où l'on m'a bien fait comprendre que l'on avait plus besoin de moi et que j'étais devenue quantité négligeable, en gros le kleenex avec lequel tu t'es mouché le nez et que tu balances dans la première poubelle venue !!!
Pour ça la France est championne en la matière, mettre les gens sur le bord de la route et les laisser crever, bienvenue dans notre joli pays...
J'ai cherché, cherché et encore cherché à retravailler mais le travail ne voulait pas de moi, trop vieille, trop de connaissances, pas assez de diplôme, j'en ai entendu des vertes et des pas mûres... ha mais j'oubliais le fisc parce que si vous l'oubliez lui ne vous oublie pas... lorsque vous usez vos méninges et votre santé au travail vous gagnez un salaire qui est loin d'être mirobolant mais vivre de son travail semble quelque chose de mauvais dans notre société d'aujourd'hui
Réduire son train de vie est un art de vivre, on va à l'essentiel, on ne fait plus dans le détail non parce que le détail coute cher, on sacrifie les vacances, les voyages, les sorties, les départs en coups de vent et on se concentre sur l'essentiel, vivre au plus juste, dès fois j'avoue, c'est pas simple
Donc pendant 5 années j'ai cessé de travailler, restant à la maison, je ne restais pas sans rien faire non parce que c'est pas mon genre mais là haut dans mon cerveau ça bouillonnait d'envies et de projets... j'en ai mené un, vite coulé à cause de Covid 19, je venais juste de démarrer mon activité... au bout de quelques mois voyant que rien ne bougeait j'ai clôt le chapitre, encore un, qu'allais-je donc faire désormais qui puisse me donner l'espoir et l'envie ?
Je vous raconte ça dans un prochain post...
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