Journal de bord, page 60

La météo aura été brulante ici en Bretagne et même si c'est l'été ces vagues de chaleur et de sécheresse m'inquiète, il y a quelques jours encore la région a été déclarée en sécheresse avec une grave déficience en eau ce qui a entrainé la fermeture de l'écluse jusqu'au 26 août prochain à minima, seules des écluses de sauvegardes ont été mises en place pour permettre aux voiliers de regagner leur port d'attache, en 1989 elle avait été fermée jusqu'en décembre

Ailleurs la canicule et  les incendies ont et font encore rage, ici nous n'avons pas été épargné par les deux, la région des monts d'Arrée a été touchée ainsi que la mythique forêt de Brocéliande, les informations évoquaient des pistes criminelles d'ailleurs un jeune garçon de 13 ans a été arrêté pour avoir été à l'origine de 5 départs de feu, pyromane à cet âge ça alerte quand même, ici la végétation se meure affaiblie par un cruel manque d'eau et à des vents tourbillonnants, heureusement le fait d'être sur l'eau a légèrement amenuisé la sensation de chaleur, nous nous sommes protégés comme nous le pouvions en créant de l'ombrage supplémentaire

Jean-Louis a terminé le ponçage du pont, il a appliqué généreusement le saturateur qui permettra normalement au liège de mieux vieillir, je lui ai dit qu'il fallait vraiment arrêter de faire et refaire continuellement les mêmes choses alors que nous ne sommes même pas parti naviguer, parfois il m'épuise, il ne sait pas s'arrêter

Puis il s'est s'occupé de refaire l'intégralité des marches pour les recouvrir de liège, ça par contre c'était vraiment nécessaire, elles sont glissantes et nous en avons fait l'expérience tous les deux, les blessures arrivent plus vite qu'ailleurs sur un bateau

Pose des joints de calfatage puis collage

 

Un projet en entrainant un autre, il a refait aussi le sol, je ne vous dis pas le nombre de découpes qu'il a du faire

et terminé la pose du carrelage sur l'autre partie du plan de travail, petit à petit nous venons à bout de tout ce qu'il restait à faire

Nous avons passé une petite heure a marqué le gabarit du portique avant de le démonter, il sera emmené chez le copain de mon compagnon dont le fils doit en faire la réalisation

De mon côté j'ai entièrement démonté le deuxième wc qui était auparavant installé dans la salle d'eau et je l'ai nettoyé de fond en comble, comme il est en bon état général nous allons l'échanger contre l'autre qui est cassé de partout, nous avons racheté une série de joints pour changer les existants car là aussi rien n'a été entretenu par les boulets 

La cabine arrière n'est toujours pas terminée, j'ai appliqué la seconde couche d'impression, je devrais pouvoir terminer courant de semaine prochaine 

Nous nous sommes aussi occupé de changer les drisses, on n'en finit plus des spaghettis, en attendant on a laissé le rouge qui sera remplacé ultérieurement

 

Mardi dernier nous avions  prévu de remettre la grand voile et nous voulions commencer tôt le matin car souvent le vent se lève sur les coups de 10 heures et après c'est fichu pour la journée, donc nous nous sommes mis au travail, tout allait bien, nous avions remis la ralingue dans la rainure en faisant bien attention qu'elle glisse sans soucis et pendant que Jean Louis remontait la voile, moi je guidais la ralingue 

Mais arrivée au dernier tiers du mât elle s'est retrouvée bloquée, impossible de la remonter, nous avons alors décidé de la redescendre et de recommencer mais rien à faire

Il fallait prendre une décision rapidement, le temps passait et le vent se mettait à souffler par petites bourrasques, nous savions que dans l'heure qui suivrait il faudrait tout arrêter car le vent allait se renforcer

Nous avons tenté de comprendre pourquoi l'enrouleur descendait dans le mât ce qui n'était pas normal, après quelques errements dus à notre méconnaissance nous pensions avoir résolu le soucis, nous avons donc remis la voile dans son guide et l'avons remonté mais le blocage s'est répété, nous avons préféré la descendre, la replier et la ranger pour nous pencher sereinement sur ce problème que nous pensions pouvoir régler

Nous avions deux problèmes, le premier était lié à une légère pliure en haut du mât qui a été abimé par les précédents propriétaires, comment nous n'en savons rien mais cette pliure empêche la drisse de remonter, il faudra que nous changions cette dernière pour la remplacer par une drisse en dynéma d'un diamètre légèrement inférieur, la dynéma à une capacité de résistance bien supérieure mais son prix lui aussi est plus élevé

Le second problème viendrait du tambour de l'enrouleur de grand voile qui n'a pas été fixé dans le mât ce qui entraine sa descente, pour le moment ça reste en attente de résolution

Le lendemain matin j'ai proposé à Jean Louis de monter le génois, avec lui il n'y aurait pas de soucis, nous savions que tout irait bien

Nous avons donc ressorti le génois et ses drisses, mis la ralingue dans le guide et après quelques tours nous avons mis en place les drisses qui reviennent vers le cockpit

L'opération a été physique car le vent s'est levé d'un coups et il a fallu jouer avec le voile qui s'était déployée, je peux vous garantir que tenir la drisse et s'aider du winch dans ces conditions était particulièrement difficile, au moins nous avons eu un aperçu de ce que pouvait donner la force du vent et encore nous n'étions pas en mer, mais ça nous a amusé et l'on s'est dit que notre apprentissage ne faisait que commencer, avec le temps et la pratique ça serait beaucoup plus simple

Puis dans le courant de la semaine la pluie s'est invitée faisant par la même baisser les températures ce qui n'était pas négligeable, d'abord par petites touches et puis de gros orages ont noyés le paysage sous les trombes d'eau, ça a permis de tempérer la salinité de l'eau mais en rien ça n'a réglé le problème de l'intense sécheresse, ce matin il faisait 18 dans le bateau, j'ai remis le radiateur en route  quelques minutes pour avoir un peu de chaleur, apparemment EDF signale déjà que des la rentrée prochaine des coupures de courant vont être faites pour limiter la consommation des foyers, ici à Arzal nous devrions être en plein dedans, comme c'est un port ça n'est pas primordial, vivement que l'on prenne la poudre d'escampette, on en a vraiment marre de toutes ces inepties

Nous nous sommes fait un nouveau copain, je vous présente Paulo le cygne

Ils sont 26 sur le plan d'eau, il y a un aussi un couple avec 5 petits et notre copain qui doit être célibataire, il monte la garde et ne se laisse pas piquer sa place par ses congénères, souvent lorsqu'il nous voit nous approcher il émet un sifflement d'avertissement mais devant un bout de pain il ne fait pas le malin bien longtemps, il est certain que ça n'est pas une bonne habitude à lui donner parce qu'après il va devenir feignant et n'ira plus chasser mais ça nous plait de pouvoir voir un aussi joli oiseau d'un peu près et de veiller sur lui

Hier nous avons fait du ménage dans le réseau d'eau et d'électricité, quand y'en a plus, y'en a encore... les pompes inutiles ont été supprimées, elles seront vendues sur le bon coin, nous allons créer un autre système de pompage et d'évacuation, il faut vivre avec son temps et la technologie

Ce samedi nous allons continuer avec l'électricité pour terminer les branchements de l'électronique de bord, les éclairages de pont et du reste

Une vieille pompe

Un nouveau podcast est à l'écoute sur la plateforme Spotify, j'y raconte nos travaux et tout ce qui s'est passé sur le bateau ces derniers mois, un autre arrive bientôt

Je vous laisse avec ces quelques images du levant