Journal de bord, page 72

Coordonnées GPS  5°04'17.4"N 52°41'34.3"W

Le temps est chaud et humide, le ciel est clair

Il est aux alentours de 10h00 du matin lorsque nous arrivons au point de départ de notre randonnée dans la forêt amazonienne, il fait aux alentours de 27° et le soleil est déjà haut, la végétation autour de nous semblait vouloir nous engloutir et la cime des arbres toucher le ciel

Installée dans l'avion, je contemplais depuis le hublot de l'avion les étendues de verdure aussi loin que portait mon regard curieux et je ne pouvais croire que je la voyais enfin et pour la première fois de ma vie, l'Amazonie

Nous avons passé un peu plus de deux heures dans un environnement exceptionnel, 3600 mètres de chemin de randonnée pour un parcours sportif, un lieu digne des films Jurassic park et Indiana Jones réunis, nous nous sommes aventurés au milieu d'une végétation exubérante et foisonnante, grimpés des escaliers faits de racines d'arbres séculaires, entendus des sons inconnus, nous avons joués les curieux et nous sommes extasiés devant des trésors que la nature avait mis des milliers d'années à créer

 

Dès l'entrée dans ce lieu magnifique, nous avons ressenti l'importante humidité du lieu, une chaleur presque oppressante mais des verts vibrants, une végétation dense par endroit, plus clairsemée à d'autres

Au cours de notre périple nous avons écouté les chants émis par les oiseaux invisibles, les zzzz d'insectes inconnus, nous sommes presque certains d'avoir entendu des singes car les sons gutturaux étaient distinctifs des autres sons entendus, ils étaient rauques, étrangement il est bien indiqué qu'il n'y a pas de singe mais devant l'ampleur de la forêt on peut imaginer non sans mal qu'il doit bien s'en cacher quelques uns

Tout au long de notre parcours nous ferons quelques arrêts ici ou là pour s'inspirer du lieu, respirer, sentir, écouter, par contre on évite de toucher, saisir ou cueillir quoi que ce soit, cette nature si belle et si riche cache aussi des pièges et des ennemis invisibles qu'il vaut mieux éviter, dans cet endroit beau et dangereux à la fois il vaut mieux être prudent

Si nous passons de longs moments la tête en l'air à regarder la cime des arbres, nous cherchons aussi à découvrir où peuvent bien être les pieds de ces arbres gigantesques mais il nous est vite apparu que ce serait mission impossible tant leur hauteur impressionnante couplée aux dénivelés du terrain environnant nous en empêchait

On ouvre grand les yeux, on s'émerveille, on s'interpelle...

Toute cette grandeur qui nous est offerte

Derrière le rideau des branches le soleil perce doucement, on se croirait dans une maison ombragée de persiennes anciennes ou la lumière transparait ici ou là

Les mystères que ce lieu recèle ne seront jamais à notre portée mais un jour lointain lorsque nous nous souviendrons de ces moments passés dans la jungle, nous aurons en mémoire ces instants choisis, ces moments bénis où nous avons foulés du pied l'Amazonie

Si près, on se  sent tout petit

 

Nous avons cheminé ainsi à une allure plutôt tranquille pour profiter intensément de cette parenthèse comme en immersion jusqu'au sommet du carbet, là haut tout en haut de la colline nous avons profité d'une vue exceptionnelle à peine dérangée par les centaines de toiles d'araignées

Nous avons repris la descente toujours à un rythme lent pour prévenir toutes blessures ou glissades dans ce milieu inhospitalier et humide, les muscles de plus en plus douloureux

Nous avons rencontré un groupe de jeunes femmes vêtues de tenues minimalistes et nous nous sommes dit qu'un peu plus loin sur leur chemin elles seraient sans doute la proie des nombreux moustiques qui se cachaient dans l'ombre des feuillages, invisibles aux yeux des promeneurs

Nous sommes ressortis de cette promenade avec l'impression d'avoir touché les étoiles tant nos émotions étaient fortes, nous nous sommes dit que bientôt on recommencerait si toutefois la saison des pluies n'était pas trop intense car dans cette végétation luxuriante et par temps de pluie, il ne fait pas bon s'aventurer sur ces chemins plein d'embuches à moins d'être inconscient