Livre de bord, page 27

Nous avons profité de la grande étape du nettoyage pour accéder à la soute à voiles il fallait également vérifier tout ce que pouvait contenir cette dernière car les anciens propriétaires n'étaient pas très au fait de ce qu'il convenait de conserver ou jeter

Nous y avons trouvé 5 voiles ainsi qu'une toile d'ombrage que je dois vérifier, si elle est en bon état je lui offrirais un bon nettoyage à l'eau et au savon noir voir à l'acide oxalique
Nous avons donc 2 grand voile, une trinquette, le génois et une voile inconnue qui est peut être un tourmentin ou un foc, l'un et l'autre ayant une utilisation différente, après vérification avec la femme d'un ami qui est dans le métier, nous n'en aurons au final que deux à faire vérifier

Dans cette soute il y a également les boitiers électriques pour le guindeau (le système qui descend et remonte l'ancre) ainsi que le propulseur d'étrave (qui facilite la manœuvrabilité du voilier), une grosse batterie de 80 ampères qui permet d'alimenter les appareils ci-dessus, la majorité des fils est en bon état mais il faudra changer les boitiers et protéger les fils pour qu'ils ne s'oxydent pas, un peu d'huile devrait faire l'affaire ainsi qu'une isolation avec du gel idéal pour éviter la corrosion... bien sur on trouve aussi des trucs inutiles mais dans l'ensemble c'était peut être le seul endroit qui n'avait pas été dégradé par nos précédents boulets

Notre voilier souffrait d'un problème d'humidité résiduelle qui se présentait sous forme de condensation sur la paroi qui sépare la cabine de la soute à voile, comme cette dernière n'a pas été isolée nos matelas ainsi que le linge de lit étaient constamment mouillés et ça devenait problématique de laisser les choses en l'état sachant qu'il allait faire plus froid et que l'humidité allait s'accentuer, forcément la moisissure allait bien apparaître un moment ou à un autre, heureusement nous l'avons évité  

Décision était prise d'isoler la paroi lorsque nous en serions arrivés à vider la cale

Une fois les voiles et tout le fatras sortis nous avons pu poncer et repeindre les planches qui permettaient de fermer les fonds de la cale pour les passer au gelcoat, c'est bien le gelcoat mais qu'est-ce que ça sent mauvais

Dans cet espace on peut facilement se tenir debout et tourner sur soit même sans soucis, c'est dire la place qu'il y a, à genoux c'est quand même vite inconfortable, mon capitaine en second s'est donc appliqué à faire un travail propre et aux p'tits oignons, cet homme est un bricoleur né et il a des mains en or, il sait quasiment tout faire et surtout il fait tout très bien

Pendant qu'il découpait chaque morceaux moi j'encollais soigneusement chacune des pièces, nous avons rajouté quelques agrafes pour être certain qu'elles n'allaient pas tomber, on fait tout à deux dans le bateau c'est ce qui nous plaît

Nous n'avions pas assez de liège, il faudra attendre le lendemain pour aller en acheter un paquet pour terminer le bas de la cloison